3 Mai 2012
C'est après un long moment d'inactivité que je reprends la rédaction d'articles par celui qui représente pour moi, symboliquement, une étape importante dans ma pratique rollistique.
Il y a quelques mois j'avais envisagé des réaliser une traversé des crêtes Vosgiennes. Du moins en partie, avec un départ du col de la schlucht.
L'occasion se présente donc au moment d'une visite chez mes parents à La Bresse ce mois de mai (le 1er).
Mais dès mon arrivée le temps ne me dit rien qui vaille, le ciel est chargé et il y a un peu de vent. Je me rabats donc sur la voie verte que j'avais déjà pratiquée il y a quelque temps.
Je pars donc de Cornimont (départ vers l'ancienne gare). Cette commune située à 523 m d'altitude m'a vu naître par un beau jour de.... heu je m'égare!!
Dès le départ je sens que cette journée ne sera pas comme les autres. Je me bas pour caser 2 barres de céréale, mes clés, mon MP3, mon eau et.... ben y a plus de place...
Avant de démarrer je m'aperçois qu'il y a plein de monde et notamment plein de huit roues grandes ou petites qui mangent dans une bonne ambiance sur la zone de départ/arrivée de la voie verte...M....! c'est le jour de la roll verte des hautes Vosges et j'ai zappé le truc! dommage pour moi. C'est donc seul que je m'élance vers Remiremont situé plus bas à environ 32 km. Je bifurquerai à 20 km de mon point de départ.
Le ciel nuageux laisse place à de belles éclaircies, mais pleuvra ou pleuvra pas?
La végétation est un peu plus en retard que chez nous, il faut dire que la neige est tombée il n'y a pas si longtemps!
La scierie fonctionne toujours, ce qui n'est malheureusement pas le cas pour toutes, dans un secteur très fragile en ce moment.
La première partie de cette balade se déroule très facilement car je suis dans la partie descendante du parcours. Je me dirige vers Remiremont ( 399 m ). La bifurcation pour Bussang se situe à 20 km. Le rythme est élevé (pour moi) entre 29 et 30 km/h, le profile n'y est pas étranger. Puis je me calme et retombe à une allure raisonnable entre 24 et 26 Km/h.
Le temps reste stable et le vent légèrement de face n'est pas gènant. Le revètement d'une grande qualité rend cette sortie plus qu'agréable.
Tout le long, j'ai croisé des cyclistes et quelques rollers, mais surtout des familles qui prenaient le temps de profiter du temps de prendre le temps.... heu? oui bon, c'est un genre de formule à l'arrache que j'aime bien.
L'on peut admirer ici l'antre officiel de la bête des Vosges qui sévit plus haut, durant ma jeunesse. Ce qui amenait mes parents à nous interdire d'aller trop loin et surtout pas dans les roches (les roches Betty ,comme on disait, beutty étant la version officielle) qui dominent la maison de mes parents. Il faut dire que la bête avait égorgé deux moutons à une centaine de mètres de chez moi. Mêêêêê c'est une autre histoire.
Comme d'habitude, la plaine offre des vallées plus ouvertes. Y a des choses qui ne changeront jamais!
Une pub... reprise d'un autre temps pour une bière bien contemporaine... que j'ai déjà goutée par ailleurs et qui ma foi se laisse boire!
Changement de vallée pour la montée vers Bussang. 30 km avec un départ à 399 m pour arriver, peut-être, à Bussang à 600 m. Là j'ai comme un doute. Bon 50 km ça se fait peinard mais quand je serai à Bussang y aura le retour..
Alors je décide voir, vous savez le "on verra bien..."
Un cycliste que je suivrai en parallèle de loin pendant une petite dizaine de kilomètres. Des portions bien montantes m'empêchant de maintenir le rythme.
Dans cette partie on s'approche plus près de l'eau que dans la partie Cornimont/Remiremont. Là on sent bien que le printemps n'est pas fini car peu commencé.
Des maisons qui font encore références aux maisons ouvrières qui abritaient les travailleurs des filatures nombreuses dans les Hautes Vosges avant d'en disparaître pratiquement totalement.
Puis à nouveau la vallée se resserre ce qui va de paire avec une augmentation du dénivelé qui se fait plus marquée.
Malgré un cadrage un peu pourri (pas facile la photo en roulant) je prends cette ferme typiquement Vosgienne pour l'emporter avec moi. En même temps c'est moins lourd qu'un morceau de granit.
Le ciel se couvre et il me reste encore au moins trentes kilomètres. J'arrète? 50 km... non ce serait trop court et trop bête d'être venu ici pour faire si peu.
Parfois, on peut avoir l'impression de patiner en pleine montagne comme on randonnerait à pied sur les crêtes.
Ancien entrepôt qui rappelle que cette voie était autrefois une voie de chemin de fer, avant que le tout routier ne disparaître tout cela.
Ici les églises sont en granit ou en grès rose, ça change de notre calcaire...
Petite impression d'automne à l'arrivée (ou presque à Bussang) j'ai mal aux cannes... et ça va monter... de quoi vous dégouter de rouler
Puis, sorte de libération Bussang. Mais problème, il reste 50 km à faire, dont 20 orientés vers le haut pour retrouver Cornimont... Et plus d'eau. J'en trouverai vers un... casino, mais non! pas pour faire les courses mais pour jouer...
Je fais le plein, me goinfre de l'une de mes deux barres de céréale et repars. Purée ça gaze! la montée en descente ça va bien mieux! 34/36 km/h! 20 km avalés en un rien de temps! le bonheur pur à 70 km. Il en reste 30 à faire, ça va relaxe
Parfois le ciel se couvre méchamment mais ça passe.
Je prends aussi des vaches dans mon sac à souvenir. J'aime bien regarder des vaches quand je me promène, y a rien de plus serein.
La remontée se fera sans photos, mais je rejoindrai un jeune patineur compagné d'un pote n vélo qui me rendront un grand service en me "tirant" pendant une quinzaine de minute environ. Le temps de me refaire une petite santé après un gros coup de barre à l'attaque de la remontée. Je regrette de ne pas leur avoir dit salut quand prenant le relai, je me suis aperçu qu'ils ne m'avaient pas suivi. Dommage!
De là il me restait une dizaine de kilomètre à faire, 90 km premier record perso en solitaire. Oui je sais certains vont dire, y a pas de quoi fouetter un chat, j'en fait le double régulièrement sans souci.ET bien je leur répond bravo et chapeau bas. Pour moi c'est en prévision pour les années futures.
Puis viennent les derniers kilomètres, la vitesse décroit encore de 20 je descends à 19 puis 15 pour finir par révolte à 23 mais je suis mort comme jamais! normal je n'avais jamais fais 100 km tout seul... ni avec quelqu'un d'ailleur!
Heureux je me cale comme je peux dans ma bagnole, le dos et raide mais ça va. J'ai surtout faim!
Je rentre chez mes parents non sans avoir auparavant envoyé un SMS à mon ami Serge pour lui annoncer le truc. Histoire de me vanter bien sûr!
en résumé 100,700 KM et voilà un petit plan
Et un lien: la voie verte des Hautes Vosges
Et pour les crêtes alors? ben la prochaine fois...